Histoire
On ne présentera pas ici une histoire complète de la cartographie, mais seulement quelques repères dans l'histoire de la carte à partir de la Renaissance, période à laquelle son usage connaît un développement considérable.
Les grandes découvertes maritimes vont radicalement modifier notre connaissance du monde. Le changement rapide qui caractérise cette époque va s'accompagner d'un besoin technique d'amélioration des outils de navigation et d'un besoin de documents descriptifs des territoires, au service de la politique, avec le contrôle de nouveaux mondes comme enjeu... Mais certaines informations étaient tenues secrètes par les Etats et leur impression interdite.
D'abord, les cartographes vont surtout faire progresser la précision du tracé des côtes, la description générale des continents, la situation des nouvelles conquêtes, mais ils donnent souvent une image assez imprécise de l'intérieur des terres. Les armateurs possèdent de grande cartes manuscrites difficiles à déchiffrer et d'un maniement malaisé, les portulans.
La découverte de l'imprimerie, à partir de 1470, et les progrès de la gravure au XVIe siècle, en permettant la reproduction des cartes en de multiples exemplaires, permettent leur diffusion en Europe et en élargissent l'usage.
En Espagne, en Allemagne, en France avec Oronce Finé en 1525, on publie les premières cartes imprimées reprenant les tracés déjà connus.
Mais, c'est en Flandre que s'établit le premier centre de la cartographie imprimée en Europe. Gérard Mercator, mathématicien et géographe met au point une nouvelle technique de projection qui porte toujours son nom. Sa rencontre, en 1554, avec Abraham Ortelius, graveur et enlumineur de cartes donne naissance en 1570 au premier atlas moderne le Theatrum orbis terrarum, le « théatre du monde » qui connait jusqu'en 1612 plus de quarante éditions en diverses langues.
En France, en 1595, Maurice Bouguereau publie le premier atlas français le Théâtre François .
A la fin du XVIe et au début du XVIIe siècle, pour des raisons politiques, religieuses et économiques, le centre de la cartographie se déplace en Hollande. L'école hollandaise connaît une grande renommée grâce à deux entreprises importantes, celle de Willem Blaeu et celle concurrente de la famille Jansson et Hondius, parents de Mercator. Cette époque produit les plus beaux atlas enluminés de la Renaissance.
Au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, les grands progrès accomplis en mathématique, en astronomie, et en topographie permettent un début de normalisation des représentations. En France, les ingénieurs géographes du roi multiplient les cartes en couvrant toutes les provinces avec de plus en plus de détails.
Le travail le plus remarquable à cette époque est l'oeuvre de toute une famille de géographes, les Cassini. De 1683 à 1815 quatre générations de Cassini et leurs nombreux collaborateurs se succédent avant la publication de la carte complète de France qui porte leur nom et qui sert de référence en Europe au XIXe siècle.
Complétée à partir de 1827 par la carte dite « d'Etat Major », achevée en 1880, ces grandes réalisations marquent le passage à la cartographie contemporaine.